Âgé de sept ans au début de la guerre, Aharon Applefeld est né au sein d’une famille juive heureuse en Bucovine, région située à l’époque en Roumanie. Aharon sera déporté, puis s’échappant d’un camp, il survivra dans les forêts ukrainiennes avant de s’évader en Palestine.
C’est l’histoire d’une vie, déroulée par petites touches (le récit n’est pas linéaire), qui mènera cet adolescent jusqu’à sa vie d’adulte. Il nous raconte l’abandon de la langue maternelle, la difficulté de l’apprentissage de l’hébreu, l’impossibilité de raconter, les mots, les détails oubliés, le corps qui se souvient, la force de la contemplation.
Peut-on se reconstruire sans abandonner ses racines, ses aspirations d’enfant, sa langue, ses souvenirs ?
Les mots sont simples et justes, sans beaucoup de rire, mais sans aucun apitoiement sur soi. Aharon Appelfeld est très attachant par son humilité et sa grande empathie vis-à-vis des autres, qu’il décrit sans jugement, avec leur grandeur et leur misère.
C’est un récit magnifique et bouleversant qui raconte également une époque, celle de la construction de l’État d’Israël, vue du côté des juifs ashkénazes.
Histoire d’une vie d’Aharon Applefeld est paru chez Points.
Lisette